Superbe nouvelle annoncée sur le facebook de l'éditeur, les éditions L'Apocalypse (créées par Jean-Christophe Menu, ex-directeur de L'Association, où il avait réédité M. le magicien superbement) vont sortir l'intégrale du Copirit, bande dessinée de JC Forest publiée dans Vaillant, grande influence de Mandryka qui a indiqué avoir créé le Concombre masqué pour poursuivre les aventures de ce personnages à sa manière.
L'intégrale - de seulement 23 planches ! - sera préfacée par l'historien de l'art (et ex directeur de BDFIL, festival que connaît bien Raymond) Dominique Radrizzani et sortira fin août.
Oui, le nom du personnage change régulièrement d'orthographe !
Dans un entretien avec Mandryka réalisé il y a bien des années, celui-ci me confiait ceci :
"J’ai lu une bande dessinée de Forest dans Vaillant, Le Copyright, et j’ai adoré. Pourquoi ? Parce que le Copyright, c’était moi ! Un personnage seul de son espèce. Un chat, on sait ce que c’est un chat, mais lui on ne sait pas ce que c’est. C’était une sorte de lézard, une tortue sans carapace et il était tout seul, absolument seul dans son désert. Et il y a un personnage qui s’appelle le Bigleux qui veut l’attraper pour le ramener à la civilisation. D’une certaine façon, il représente le père, le désir du père qui veut amener l’enfant vers le monde ! Je me suis identifié à ce personnage. Plus tard, il quitte son désert et là, c’est extraordinaire comme symbolique : il tombe littéralement au sein d’une famille, comme tout enfant qui arrive au monde. On le voit d’abord sur le toit de la maison familiale et il ne veut pas descendre. Alors le père, représenté par Clafoutis, l’appelle dans le grenier : «Venez, venez.». Le Copyright accepte de descendre, tout en se disant «Méfiance, méfiance.» Clafoutis descend vers l’étage au-dessous, mais se cogne contre une poutre. Aussitôt le Copyright remonte sur le toit en disant «Si c’est pour faire le clown, moi je remonte !» Je trouve ça fabuleux ! Ça dit tout ! Par exemple, toute la famille se demande qui il est. Ça veut dire qu’on refuse de l’accepter tel qu’il est et de le reconnaître comme un être singulier. On refuse de lui donner son existence. Et tous les gags sont basés sur ce conflit entre le Copyright qui veut être lui-même et la famille qui veut le normaliser. C’est une très grande bande dessinée. Hélas, totalement méconnue.
Et puis cette bande dessinée s’est arrêtée. Alors, tout naturellement, j’ai voulu la continuer. Je la continuais dans mes cahiers, Le Copyright, je l’appelais Prosper, ou quelque chose comme ça. Après je lui ai enlevé sa queue et il s’est mis à ressembler au futur Concombre masqué."
https://www.du9.org/entretien/nikita-mandryka-i/