J'ai donc lu
Le décalage et en sortie décoiffée, ce qui ne se fait pas vous en conviendrez
Mon ressenti est celui d'une brillante variation sur le thème de
Six personnages en quête d'auteur, sauf que les personnages sont ici à la recherche du héros et d'une histoire. On a donc une méta-BD ou une mise en abyme selon ce que chacun voudra y mettre.
L'objet livre sert de support à de multiples expérimentations : le décalage au premier chef avec le positionnement du chapitre 2 en début de la BD et la chapitre 1 à sa toute fin, sachant que la couverture "abrite" la dernière page du chapitre 1
Trois pages ont été découpées et nous n'en avons que la partie gauche. Comme à son habitude, Marc-Antoine Mathieu regarde du côté du surréalisme et de l'OUBAPO.
Au final, je suis donc mitigée sur le scénario. La performance narrative et intellectuelle nuit à l'émotion ou aux questionnements. Certes la BD aborde des thèmes nombreux un peu comme Gauguin dans sa toile
D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? mais leur formulation ou leur émergence s'effacent vite devant la prouesse des enchainements. Par ailleurs, l'humour que j'ai apprécié dans
L'origine a disparu, du coup l'angoisse distillée par l'auteur en devient oppressante.
Côté graphisme, il me semble que le trait s'épure au fur et à mesure que la série
Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves se développe. La caractérisation des personnages en perd de sa force.
Bon, voilà mon modeste avis et je suis désolée de ne pas avoir été plus laudative
Eléanore.