Franquin-ologie

Bravo pour la fine analyse et le repérage de tous ces détails, Raymond ! les pubs, les autoportraits de Franquin et son épouse ! Les revolvers (puis disparus) dans le grand magasin ! j'avais même vu ailleurs toutes les cases concernées, avec des bouts de papier collés sur les flingues....en effet la censure (plus hexagonale que belge) ne plaisantait pas en ce temps-là.
J'ai eu envie de relire Le Prisonnier du Bouddha, excellent album où Franquin fut aidé par Greg et Jidéhem. C'est un de ceux où Spip se livre à des apartés en monologue intérieur particulièrement nombreux (et un peu condescendants envers nos héros, comme souvent). Sur un autre forum j'avais cru pouvoir signaler qu'après l'installation chez Spirou et Fantasio du marsupilami, Spip devenait "muet", jouant en simple animal avec son ami à longue queue. Mais un autre membre m'a fait remarquer que ce n'est pas du tout le cas, comme il est avéré dans cet album : mea culpa ! Curieusement donc, car contradictoirement, le lecteur sait ce que pense Spip, mais la pensée du marsupilami lui reste opaque... On la devine, c'est tout.

Merci !    J'ai eu pour ma part du plaisir à découvrir ce livre de Bob Garcia, qui est semble t-il plutôt dédaigné dans certains forums.  

Toujours au sujet de la Corne du Rhinocéros, l'auteur s'intéresse beaucoup au personnage de Seccotine, une jeune femme entreprenante et pleine de vivacité. Il est vrai que l'on trouve peu d'héroïne de ce genre dans la BD franco-belge, qui s'impose dans un monde masculin grâce à son ingéniosité et son sens de la répartie. Les dialogues qui surgissent entre elle et Fantasio sont d'ailleurs pleins d'humour et de verve. Cette sympathique enquiquineuse est (au début) une toute grande création de Franquin. Le dessinateur semble avoir été considéré comme misogyne par certains critiques, à cause de ce personnage, mais cela ne n'est pas mérité. Comme l'écrit Garcia, cette ambitieuse journaliste "est dans tous les coups, ne lâche rien, et surtout pas les héros."



Sinon, on retrouve dans "la Corne" de nombreuses pages publicitaires, réelles ou fictives. Celle qui concerne le journal Moustique (un autre hebdomadaire de Dupuis) peut tout à fait être considérée au premier degré, même s'il y a un clin d'œil !



Il y a aussi de savoureuses mises en abyme, par exemple avec le journal Spirou que le héros éponyme est en train de lire à la page 59. Il faut rappeler que ce dessin est d'abord paru dans le journal Spirou lui-même.  



Bien sûr, on peut s'interroger s'il s'agit bien de Spirou car le titre n'apparait pas si on agrandit le dessin. On constate cependant qu'il s'agit bien d'un journal de BD, avec la mise en page qui est typique de Spirou pendant ces années-là. Je pense donc que Bob Garcia ne s'est pas trompé.

Raymond a écrit:Merci !    J'ai eu pour ma part du plaisir à découvrir ce livre de Bob Garcia, qui est semble t-il plutôt dédaigné dans certains forums.  

Toujours au sujet de la Corne du Rhinocéros, l'auteur s'intéresse beaucoup au personnage de Seccotine, une jeune femme entreprenante et pleine de vivacité. Il est vrai que l'on trouve peu d'héroïne de ce genre dans la BD franco-belge, qui s'impose dans un monde masculin grâce à son ingéniosité et son sens de la répartie. Les dialogues qui surgissent entre elle et Fantasio sont d'ailleurs pleins d'humour et de verve. Cette sympathique enquiquineuse est (au début) une toute grande création de Franquin. Le dessinateur semble avoir été considéré comme misogyne par certains critiques, à cause de ce personnage, mais cela n'est pas mérité. Comme l'écrit Garcia, cette ambitieuse journaliste "est dans tous les coups, ne lâche rien, et surtout pas les héros."

En effet, Raymond, ce n'est pas mérité car Spirou ne rejoint jamais Fantasio dans son machisme borné. De plus, Seccotine aidera courageusement nos héros, déguisée d'un poncho et d'un sombrero dans une de leurs aventures en Amérique du Sud, Bob Garcia en parle certainement. Le gag ci-dessus est peut-être inspiré de la fameuse prise de bec entre Churchill, réputé anti-féministe, et Lady Astor, une des premières parlementaires féminines britanniques, qui lui disait : "Si j'étais votre femme, je mettrais du poison dans votre thé !!" Churchill répondit "Et moi madame si j'étais votre mari, je le boirais !"

Passons au Dictateur et le Champignon, une autre aventure de Spirou que j'ai toujours adorée.

Bob Garcia rappelle à bon escient qu'il existait au départ un scénario de Maurice Rosy, non crédité dans l'album, que Franquin a rapidement modifié. Et c'est Rosy qui avait eu cette excellente idée d'inventer un gaz ramollissant le métal, qui est nommé Métomol. Franquin l'exploite sans attendre et c'est ainsi que le marsupilami s'empare vite de la bonbonne contenant le produit, avant de s'enfuir vers le village de Champignac. Il y disperse le gaz ramollissant un peu partout et il en résulte des scènes qui sont parfois à hurler de rire.

J'adore par exemple cette scène de la pauvre ménagère appuyée contre la grille de son balcon. Elle plonge dans le vide après une bouffée de Métomol et se retrouve ligotée dans une sorte de filet métallique. C'est superbement dessiné, la mise en place des images est géniale (la chute de la dame se confond avec le mouvement des yeux du lecteur)  et c'est bien sûr une scène qui me fait hurler de rire, même si (ou plutôt parce que) elle contient une petite pointe de méchanceté.  



Spirou et Fantasio partent ensuite pour la Palombie, afin de ramener le marsupilami dans son milieu naturel. Ils retrouvent Zantafio qui est devenu dictacteur du petit pays et Garcia constate que le cousin de Fantasio est devenu une convaincante copie du sinistre Adolf Hitler. Il faut rappeler bien sûr l'horreur que gardait le grand public des années 50 envers ce sinistre personnage. Pour moi, il n'y a aucun doute que Franquin s'est inspiré du Führer allemand pour dessiner les gestes de Zantafio en train de clamer son discours !

Il y a aussi quelques affiches amusantes ainsi que des clins d'œil dans "le Dictateur". En voici deux !

Lors de la belle bagarre dans un restaurant de Spirou et Fantasio contre des militaires, Franquin glisse quelques affiches pour des boissons connues, entre autre "Cola-Cola".



Si on agrandit cette partie de l'image, on y découvre une appétissante jeune femme qui n'aurait probablement pas beaucoup plu à la censure de cette époque.  



Lors de leur voyage en bateau vers la Palombie, Spirou et Fantasio prennent le soleil sur le pont. Spirou y lit un album de BD qui n'est rien d'autre que le Châtiment de Basenhau.



Il faut relever que Peyo était alors un inconnu et que son premier album venait de sortir (la planche de Franquin est parue au début de l'année 1954). Ce clin d'œil est donc aussi un salut amical de Franquin à son ancien collègue du studio CBA, qui fabriquait des dessins animés.

Ha ha ! Oui, le balcon à la grille molle, génial !
Dans Le Prisonnier du Bouddha, Spirou et Fantasio sont équipés par le Comte de mitraillettes au Métomol, mais leur arme au cours de l'aventure ayant été le G.A.G. au rayon d'apesanteur, dans la voiture les ramenant en sûreté ils remarquent que ces engins ne leur ont pas servi. Mais le marsupilami en tripote une, et la voiture se ramollit complètement ! Comme les deux G.A.G. subissent le même sort, Franquin résout ainsi le problème des Chinois : une arme terrible du camp "capitaliste" contre eux ! Ainsi il botte en touche de la Guerre Froide. Même si au final, Champignac et les deux savants en ont reconstruit un, destiné seulement (?) à l'exploration pacifique de l'espace

La Mauvaise Tête est un des premiers album de Spirou que j'ai reçus et j'en ai un souvenir très vif. Dans "Franquin créa Lagaffe", l'auteur en dit curieusement peu de bien (il est vrai qu'il était déprimé) et je pense vraiment qu'il a tort. Cette intrigue mélange habilement l'humour et le suspense policier et il n'y a pas de temps mort.

Pour une fois, Bob Garcia ne découvre pas de détail ignoré dans cette histoire. Il discute plutôt des histoires de sosies, qui étaient fréquentes dans le cinéma français des années 50. Peut être que Franquin s'en est inspiré un peu mais cela ne me semble pas évident quand on compare rapidement les intrigues. Le récit de "la Mauvaise Tête" diffère en effet nettement de "Copie conforme" (un récit centré autour de Louis Jouvet) ou de "l'Ennemi public N°1" (tourné avec Fernandel), qui sont deux films policiers assez notables de cette époque. Avec Franquin, le lecteur se demande pendant la première moitié de l'album si Fantasio n'est pas devenu fou, avant de comprendre qu'il s'agit surtout d'une histoire de masque.



Le morceau de bravoure de cet album est sinon la participation de Fantasio à une étape montagneuse du Tour de France. Détail amusant, Franquin n'était pas un fan de cyclisme ! Il avait choisi de dessiner cette compétition de vélo parce que cela lui offrait la possibilité de dessiner des scènes pleines de mouvements, et il faut bien dire qu'il se défoule. La vitesse avec laquelle Fantasio dévale jusqu'en bas de col est vraiment mémorable !  



il y a donc peu d'anecdotes mais cela reste une belle histoire à lire et à relire, au premier degré. Même si vous n'y avez rien raté d'important, l'album garde tout son charme et il ne faut pas hésiter à relire ses classiques,  

Raymond a écrit:La Mauvaise Tête est un des premiers album de Spirou que j'ai reçus et j'en ai un souvenir très vif. Dans "Franquin créa Lagaffe", l'auteur en dit curieusement peu de bien (il est vrai qu'il était déprimé) et je pense vraiment qu'il a tort. Cette intrigue mélange habilement l'humour et le suspense policier et il n'y a pas de temps mort.

Pour une fois, Bob Garcia ne découvre pas de détail ignoré dans cette histoire. Il discute plutôt des histoires de sosies, qui étaient fréquentes dans le cinéma français des années 50. Peut être que Franquin s'en est inspiré un peu mais cela ne me semble pas évident quand on compare rapidement les intrigues. Le récit de "la Mauvaise Tête" diffère en effet nettement de "Copie conforme" (un récit centré autour de Louis Jouvet) ou de "l'Ennemi public N°1" (tourné avec Fernandel), qui sont deux films policiers assez notables de cette époque. Avec Franquin, le lecteur se demande pendant la première moitié de l'album si Fantasio n'est pas devenu fou, avant de comprendre qu'il s'agit surtout d'une histoire de masque.
 

Oh moi aussi Raymond, j'en ai un souvenir très vif ! Non seulement l'énigme du début est frappante, mais comme tu le dis le rythme est dense, très soutenu. La course haletante (au sens propre) de Spirou à la poursuite du ballon à la tête maléfique m'a toujours pris aux tripes par son côté cauchemardesque et son échec. Et puis, la trouvaille géniale peu avant la fin : Spirou inerte à l'hôpital depuis 3 mois, l'infirmière résignée à ce "pauvre cerveau" vide, puis Spirou sursaute à apercevoir un ballon : "la tête de Fantasio ! Spip, il ne faut pas la perdre de vue !!" Et tout lui revient ! Excellent ! Il y a un jeu assez fantastique dans l'album entre la folie, les têtes, les masques (et n'oublions pas que le faux Fantasio a volé le masque d'or de la reine Nefersisit)...

Le Repaire de la Murène est un album inspiré par la passion qu'entretenait Franquin envers les progrès de la science et de la technique. En 1954, le Professeur Auguste Piccard avait publié un livre racontant son voyage "Au fond des mers en bathyscaphe" et l'auteur de Spirou s'était passionné pour cette expédition. Il lisait alors avec avidité des revues comme Science et Vie et c'est un peu sa propre passion qu'il met en scène lorsque Fantasio reçoit avec joie des magasines qu'il attendait impatiemment. Cette première page de l'album est presque de nature autobiographique.



Franquin fait d'ailleurs de nettes allusions au professeur Piccard un peu plus loin, lorsqu'il relate que le labo du Professeur Pinçard a été détruit par une explosion. Ce "concurrent" de Spirou et Fantasio (pour explorer une épave maritime à 200 mètres de profondeur) présente d'ailleurs le visage du célèbre explorateur scientifique, dans le journal que lit Spirou.



Le dessin de Franquin est bien sûr caricatural mais la comparaison est édifiante.

                       

Champignac invente sinon un mini sous-marin permettant à Spirou d'explorer les grandes profondeurs maritimes et Franquin s'est bien sûr soigneusement documenté. Bob Garcia estime que le dessinateur s'est inspiré d'un petit sous-marin présenté dans le N° 419 de Science et Vie en 1954 et il a totalement raison. Franquin prend d'ailleurs soin de fournir quelques explications aux lecteurs, afin d'expliquer pourquoi Spirou n'est pas écrasé par la pression de l'eau, et comment le sous marin arrive à tourner sans gouvernail. Tout est méticuleusement étudié.

                     

Bien sûr, il y a le marsupilami qui est au dessus de tout ça et qui plonge en étant capable de respirer sous l'eau, mais l'ami de Spirou est bien au-dessus des lois de la science.  

Je continue avec le Repaire de la Murène, en m'attardant cette fois sur quelques anecdotes !  

Bruno Garcia croit découvrir un tableau de Rembrandt dans le château du Comte de Champignac, et j'ai un peu de peine à y croire. Il le constate dans une case de la page 10 et l'exemple ne me semble pas très ressemblant.



Je n'ai hélas pas réussi a découvrir ce tableau du "Portrait d'homme portant un chapeau à larges bords", mais même si je me contente de comparer ce dessin avec le croquis qui est reproduit dans le livre de Garcia, il faut admettre que ça ne marche pas. L'habillement n'est pas du tout le même. 

             

Et puis, il y a toujours les micro détails et les pubs rigolotes que Franquin insère un peu partout. Je n'en retiendrai qu'un exemple, qui est une sorte de "private joke". Il concerne le Grand Prix de  "Cocochamp", que Franquin avait montré dans "Spirou et les Héritiers". En dimension normale, il est presque impossible de repérer cette allusion.



Il faut bien agrandir pour repérer l'allusion !



Garcia a vraiment lu ses albums avec un loupe.

Raymond a écrit:Je continue avec le Repaire de la Murène, en m'attardant cette fois sur quelques anecdotes !  

Bruno Garcia croit découvrir un tableau de Rembrandt dans le château du Comte de Champignac, et j'ai un peu de peine à y croire. Il le constate dans une case de la page 10 et l'exemple ne me semble pas très ressemblant.



Je n'ai hélas pas réussi a découvrir ce tableau du "Portrait d'homme portant un chapeau à larges bords", mais même si je me contente de comparer ce dessin avec le croquis qui est reproduit dans le livre de Garcia, il faut admettre que ça ne marche pas. L'habillement n'est pas du tout le même. 

             

Ah ! En tant que guide-conférencier, moi non plus je ne crois nullement à un Rembrandt ! Cela ressemble plutôt à un Philippe de Champaigne, qui peignit quelques architectes français avec ces longs cheveux et ce col 1650. Le col 1630 de cet autre homme aux cheveux courts et au chapeau à large bords a tout d'un Frans Hals, même si je n'en connais pas avec un globe terrestre en arrière-plan ; Hals (ou ses modèles) appréciait beaucoup ces grands chapeaux.

Raymond a écrit:La Mauvaise Tête

Le morceau de bravoure de cet album est sinon la participation de Fantasio à une étape montagneuse du Tour de France. Détail amusant, Franquin n'était pas un fan de cyclisme ! Il avait choisi de dessiner cette compétition de vélo parce que cela lui offrait la possibilité de dessiner des scènes pleines de mouvements, et il faut bien dire qu'il se défoule. La vitesse avec laquelle Fantasio dévale jusqu'en bas de col est vraiment mémorable !  

Dans l'édition Rombaldi, Franquin explique avoir fait une coquille. Fantasio roule de la droite vers la gauche dans les vignettes alors qu'il eut fallu le dessiner de la gauche vers la droite ! Et voilà ce que donne un effet miroir :

Intéressant !

Passons à l'histoire suivante !  

Pendant l'automne 1955, le journal Spirou publie la Quick Super, un récit assez court qui témoigne à nouveau de la passion de Franquin pour les bagnoles.

Arrêtons-nous un instant sur ce nom ! il suffit en fait d'y changer une lettre pour obtenir le nom du modèle, la Buick Super. Je relève par ailleurs dans l'album que la "Quick Super" est fabriquée par l'entreprise "Genial Motors" (au lieu de la General Motors) et le modèle ne fait donc pas de doute, même si les images de "la Quick" ne ressemblent pas complètement à la Buick Super.



Bob Garcia s'attarde longuement (et il a raison) sur la toute première image de cette histoire, de grand format, qui est très vivante et qu'il décrit en détail. On voit au centre de la case Spirou et Fantasio qui arrivent en voiture devant le magasin "Genial Motors". La scène est pleine de détails très évocateurs de la vie en Europe pendant les années 50.



Regardons ces détails d'un peu plus près ! Il y a d'abord le pompiste en bas à droite à qui un conducteur demande que l'on fasse le plein dans sa voiture. On y retrouve l'essence Vroup, un nom inventé par Franquin dans un autre album, tandis qu'un petit garçon regarde avec vivacité les voitures qui passent sur la route



L'immeuble "Genial Motors" propose de son côté un petit vaudeville. On découvre en effet au centre une jeune femme accoudée au bord de la fenêtre tandis que sur la droite, un jeune homme la regarde de façon énamourée (trois petits cœurs rouges entourent sa tête). Derrière ce jeune homme se tient un moustachu d'aspect sévère, aux sourcils très froncés. Est-ce le mari ou le chef du personnel de l'entreprise ? On ne saura jamais.  



Les passants font sinon du lèche vitrine, comme cela se faisait généralement à cette époque. Le petit peuple n'était en effet pas riche pendant les années 60. Et l'on voit donc un jeune couple qui s'extasie (et qui rêve sans espoir) devant une Quick Super exposée en vitrine. Aujourd'hui, on l'achèterait à crédit !



Franquin et son épouse participent à cette scène puisqu'ils s'éloignent de l'immeuble Genial Motors dans une petite voiture. Si on agrandit, les visages ne sont pas très évidents mais on finit tout de même par les reconnaître !



Tout à droite de l'image, un vieux monsieur court autant qu'il peut pour éviter d'être renversé par les voitures arrivant à grande vitesse. On a bien de la peine pour lui.  



Franquin multiplie donc les détails, les pubs  et les enseignes, qui sont parfois des clins d'œil. C'est ainsi qu'au fond de l'image se trouve un magasin nommé "TONDU". Serait-ce un clin d'oeil envers Will, qui a travaillé un certain temps avec lui dans son atelier. Ce qui est certain, c'est que Will n'a pas participé à ce grand dessin car Franquin l'affirme sans détour dans "Franquin créa la Gaffe". Le dessinateur n'aest par ailleurs guère élogieux envers son travail mais .. c'est assez habituel de sa part.  

Pour ma part, je trouve que ce grand dessin qui introduit l'aventure est un magnifique tableau !  

Attardons nous maintenant sur des petits détails. On retrouve semble t-il Franquin dans une scène de foule qui se passe dans une fête foraine. Quand on regarde l'image à sa taille normale, ce n'est pas évident. Franquin est le personnage qui répond "chiqué" après l'annonce du speaker.



Si on agrandit la silhouette du personnage, cela devient quand même assez ressemblant. Je pense donc que Garcia a raison.



Cette aventure très urbaine est sinon propice pour placer des affiches publicitaires un peu partout. On retrouve toujours les mêmes entreprises  : Cola Cola, l'essence Vroup, le dentifrice Gnana, le journal Risque-Tout et j'en passe. Ce sont des petits clins d'œil !

Les Pirates du Silence n'est pas mon album favori, entre autre parce que je n'aime pas l'idée du marsupilami qui parle, mais c'est tout de même une BD qui a du charme. Je l'ai même relu hier soir avec un certain plaisir.

Franquin lui non plus n'aimait pas trop les "Pirates du Silence", probablement parce que le scénario n'était pas de lui. C'est en effet une histoire écrite par Maurice Rosy et on y retrouve sans surprise le mélange d'étrangeté et de modernisme qui a fait le charme de certaines aventures de Tif et Tondu. Mais voilà, le créateur de Gaston n'a pas apprécié  l'intrigue et dans "Franquin créa la Gaffe", le dessinateur s'accuse de "ne pas l'avoir réalisée avec une assez grande générosité graphique". A son avis, la seule chose qui est réussie dans cet album, ce sont les décors de Will ! Cet avis est bien sûr très excessif !

Ceci dit, il faut reconnaître que Will a un dessin efficace et qu'il sait illustrer avec autant d'économie que de vraisemblance la plupart des décors, qu'ils soient champêtres ou urbains, naturels ou artificiels, comiques ou tragiques. Dans les Pirates du Silence, les immeubles d'architecture moderne ne sont pas si fréquents que ça mais l'œil s'en souvient et ces images imprègnent tout le récit !



Bob Garcia admire par ailleurs les intéressantes sculptures urbaines décoratives dessinées par Will. Il estime que celle de la page 44, qui présente un motif abstrait, serait assez digne du sculpteur Antoine Poncet. Et en comparant les images, on ne peut qu'admettre qu'il a raison !

                           

Sinon, Bob Garcia annonce à nouveau des similitudes entre Hergé et Franquin, sur le thème du savant qui se fait enlever à cause de ses inventions, Dans l'Affaire Tournesol, le professeur est enlevé par les Bordures parce qu'il a inventé un appareil à ultrasons susceptible de détruire à distance toute une ville. Dans les Pirates du Silence, Champignac est enlevé par des bandits parce qu'il a inventé un gaz soporifique susceptible d'endormir toute une ville. Que faut-il penser de ces apparentes (fausses ?) ressemblances ? Bob Garcia multiplie les comparaisons de ce genre entre Hergé et Franquin et il est bien clair qu'il n'y a en général aucune imitation. Peut-être que les thèmes qui inspirent une aventure populaire ne sont pas si nombreux que ça ? Je ne vois pas d'autre explication.

Bob Garcia compare aussi l'intrigue des "Pirates" à celle du film "Asphalt Jungle", de John Huston. On y retrouve en effet le thème des bandits qui préparent minutieusement les plans d'un hold-up et qui finissent par échouer lamentablement. Mais en fait, ce scénario est tellement fréquent et classique qu'il n'y a pas lieu de s'en émouvoir. Il y a des "recettes qui marchent" et presque la plupart des scénaristes ne se privent pas de puiser à cette source ! Maurice Rosy ne fait pas exception.



Pour le reste, il ne smeble pas y avoir de clins d'oeil dans cet album, mais Bob Farcia énumère quelques images et affiches publicitaires qui sont assez semblables à ce que j'ai déjà montré !

Raymond a écrit:Les Pirates du Silence
Bob Garcia admire par ailleurs les intéressantes sculptures urbaines décoratives dessinées par Will. Il estime que celle de la page 44, qui présente un motif abstrait, serait assez digne du sculpteur Antoine Poncet. Et en comparant les images, on ne peut qu'admettre qu'il a raison !

                           

Ouaip !!! Sauf qu'il semble qu'Antoine Poncet a commencé ce genre de sculpture en 1956... Ça parait donc plutôt surprenant. Bob Garcia aurait peut-être dû plutôt citer Jean Arp qui était celui qui a conduit Poncet vers ce genre de sculpture...
Voici une sculpture de Jean Arp datant de 1949 :

Dont acte ! Merci pour la correction !

Le Gorille a bonne mine est un album sympathique ! Ce n'est certes pas un chef d'œuvre de Franquin mais c'est une BD qui semble avoir été dessinée avec plaisir. L'auteur le confirme d'ailleurs à Numa Sadoul quand le gigantesque livre-interview de ce dernier aborde le sujet des gorilles. L'histoire commence d'ailleurs malicieusement avec une sombre scène citadine, qui offre un beau contraste avec la vie africaine. Les passants affichent des mines moroses et le récitatif annonce que "Au crépuscule, les rues sont pleines de gens indifférents et mornes. Ils sont le dos rond et l'œil éteint par la routine". C'est une belle scène !



Franquin cède donc au plaisir tout simple de l'aventure et Bob Garcia s'intéresse à la localisation du voyage de Spirou et Fantasio, qui est le Congo. Il ne peut bien sûr pas s'empêcher de refaire un parallèle avec les albums d'Hergé. Il note ainsi que Fantasio se déguise en gorille afin de se rapprocher des animaux, tout comme Tintin se revêtait d'une peau de singe dans Tintin au Congo. Spirou prend peur en réalisant ce que la méprise aurait pu entraîner (il voulait tirer un coup de fusil sur le gorille), et remarque que le petit noir prend lui aussi peur de Tintin déguisé lors de son retour. Cette pseudo-ressemblance me parait cependant bien superficielle, car Tintin fait tellement de choses au Congo que des similitudes entre certains actes deviennent presque inévitables.



Tout comme Tintin et Haddock dans "Coke en Stock", Spirou et Fantasio délivrent eux aussi des esclaves noirs qui sont prisonniers des malfrats  mais il faut relever que le "Gorille a bonne mine" a été dessiné bien avant "Coke en Stock". Il me semble donc là aussi que la "ressemblance" est presque accidentelle. Tout comme Franquin, Hergé est un humaniste et il considère que l'esclavage est une pratique détestable. La délivrance des esclaves devient une attitude logique et Bob Garcia se garde d'ailleurs d'en tirer la moindre conclusion.



Bref, il n'y a pas de grande découverte faite par Bob Garcia dans cet album mais c'est un récit agréable à relire. J'ai surtout apprécié le mépris affiché par Franquin vus à vis des chercheurs d'or, qui entraîne une très sympathique colère de Spirou, et aussi une malicieuse scène finale qui est un des meilleurs gags de l'album !  

Raymond a écrit:Les Pirates du Silence n'est pas mon album favori, entre autre parce que je n'aime pas l'idée du marsupilami qui parle, mais c'est tout de même une BD qui a du charme. Je l'ai même relu hier soir avec un certain plaisir.

Franquin lui non plus n'aimait pas trop les "Pirates du Silence", probablement parce que le scénario n'était pas de lui. C'est en effet une histoire écrite par Maurice Rosy et on y retrouve sans surprise le mélange d'étrangeté et de modernisme qui a fait le charme de certaines aventures de Tif et Tondu. Mais voilà, le créateur de Gaston n'a pas apprécié  l'intrigue...

Selon l'intégrale n° 4, Franquin était du même avis que toi (et moi), refusant l'idée de Rosy du marsupilami qui parle : il ne le voulait pas "anthropomorphe" (pourtant Spip a beaucoup de monologues intérieurs "humains"). Mais un marsu parlant, à long terme, aurait perturbé les narrations. Le charme vient sans doute de cette cité typique des utopies modernistes des "Trente Glorieuses", campée par Will.
On constate qu'en Afrique Spirou peut enfin tomber l'uniforme de groom (mais sa chemise est rouge ).

Passons au Nid des Marsupilamis !  Aujourd'hui, tout le monde sait que cette BD est un chef d'œuvre mais (Bob Garcia nous le rappelle fort opportunément) cette "non-aventure" avait au départ été mal comprise, voir même critiquée par les confrères. Jijé, par exemple, ne se privait pas de déclarer "qu'il (Franquin bien sûr) emmerde son monde et que ce n'est pas possible" avec cette histoire. Le créateur ne faisait pourtant que suivre son instinct en racontant ce qu'il avait envie de dessiner. Plus tard, en particulier dans "Franquin créa la Gaffe", le dessinateur s'est montré plus critique avec cet album mais je suppose que cela résultait en partie de son mauvais accueil.

C'est en tout cas Isabelle Franquin (dans "Franquin créa La Gaffe" justement) qui a été la première à mettre en relation ce récit du Nid des Marsupilamis avec la vie quotidienne de Franquin, au temps où il dessinait cette histoire (l'hiver 1956-57). Mme Franquin était en effet enceinte et l'auteur vivait des moments remplis d'émotions nouvelles. L'auteur avait certainement aussi l'envie de développer l'univers de son marsupilami et il en a résulté cette histoire intime mélangeant la parodie et l' optimisme, qui est pleine d'idées naïves et de créations touchantes, qui atteignent parfois l'universel. C'est peut-être simplement cela, un chef d'œuvre !  



Franquin ne savait pas, bien sûr, qu'il allait dessiner un "grand classique" mais l'éditeur avait vite compris que cette histoire n'allait pas être comme les autres. Et comme il y a eu un trou de deux semaines après la fin du "Gorille a bonne mine", le journal a commencé à inventer un suspense. C'est ainsi qu'au numéro 967 du journal Spirou, on a annoncé une découverte importante au sujet du marsupilami !



La semaine suivante, dans le Spirou 968, la rédaction accentue les interrogations ! "Oui, il y a du nouveau à propos du marsupilami ! Dès la semaine prochaine, nous serons en mesure de vous rendre compte de certaines découvertes de la plus haute importance." J'imagine qu'il y avait derrière ces annonces la pate de Delporte.



En fait, la vraie nouveauté de cette BD n'était pas vraiment l'exploration de la vie intime du marsupilami, mais plutôt une étonnante histoire gigogne qui raconte au premier degré le déroulement d'une conférence "L'exploration du monde". Dans ce spectacle typique des années 50, un reporter ou un aventurier comme Alain Bombard, Edmund Hilary ou Haroun Tazieff venait sur scène donner une conférence, généralement accompagnée par un film, et faisait ainsi découvrir aux spectateurs une face ignorée du monde. Dans le Nid des Marsupilamis, ce rôle prestigieux est tenu par l'inénarrable Seccotine, reporter et rivale de Fantasio, et les marsupilamis ne sont que les vedettes de son film,



Le charme du "Nid des Marsupilamis" provient en grande partie de cette malicieuse mise en abyme, et de l'humour avec lequel Franquin présente les réactions émues du public. Il invente en effet une grosse spectatrice un peu intrusive et dérangeante, qui irrite Fantasio et qui (surtout) met le lecteur en position "méta", puisque ce dernier peut rire des émotions primaires déclenchées par le récit animalier. Cet humour au second degré a une saveur toute particulière, et il rend le récit beaucoup moins enfantin qu'il n'y parait.



Franquin ne pouvait pas s'empêcher d'être un sale gamin !  

Reparlons maintenant de Seccotine, qui est la véritable vedette du Nid des Marsupilamis. Bob Garcia s'interroge sur le "sexisme" de Franquin à son sujet. Il est vrai que la jeune femme est présentée d'une manière caricaturale, lorsqu'elle conduit sa Vespa de manière dangereuse.



Mais en y réfléchissant bien, cette longue séquence à moto est avant tout une suite de gags. On voit en effet les conséquences comiques du comportement de la jeune journaliste, qui bafoue toutes les règles de conduite et de prudence. Spirou et Fantasio la suivent dans leur voiture et constatent les dégâts. Le moment hilarant survient bien sûr lorsque Fantasio reçoit une amende du gendarme pour une raison mineure, toutes les infractions routières de la jeune femme étant totalement ignorées.  

Après ce passage très parodique, Seccotine redevient une jeune femme élégante, pleine de vivacité et d'intelligence. Spirou et Fantasio vont d'ailleurs admettre plus tard que Seccotine a réalisé un passionnant reportage sur les marsupilamis et la jeune journaliste garde donc le beau rôle. Elle est sympathique et ce n'est pas du tout une personne dont on se moque. On rit au contraire avec elle car elle se montre toujours à l'aise et pleine de conviction.



Je pense donc que Franquin a beaucoup aimé son personnage féminin et qu'il n'a pas cherché à la ridiculiser. Seccotine nous fait rire au début du récit, mais tous les personnages des aventures de Spirou deviennent tôt ou tard des sujets de comédie, puisqu'il s'agit d'une BD d'humour. La conclusion du récit nous montre une jeune femme sympathique, à la fois modeste et triomphante, et Franquin ne se montre donc pas du tout misogyne. L'héroïne du Nid des Marsupilamis, c'est bien elle !

Dans la longue interview de Numa Sadoul, Franquin clôt la discussion à sa manière, Il rappelle que dans "Vacances sans Histoire", un scheik arabe commet avec une automobile des fautes de conduite bien plus graves que les petits écarts de Seccotine, mais que personne ne l'a pourtant accusé du moindre ostracisme. L'humour peut se faire aux dépens de tout le monde, des femmes ou des hommes, des européens ou des arabes, et il y a toujours des pisse-froids  qui  resteront insensibles à l'humour de certaines situations.

Pour ce qui concerne les détails et les clins d'œil, Bob Garcia identifie d'abord une amusante surprise dans une image qui montre la conduite imprudente de Seccotine. Je vous montre en premier l'image entière, avec Seccotine qui poursuit tout droit sa route et qui pénètre dans un chantier interdit à la circulation.



L'écriteau de signalisation est assez spécial, puisqu'on y voit un ouvrier dormant debout appuyé sur une pelle. A cette époque, Gaston n'avait pas encore été créé par FRanquin et Delporte mais cela lui ressemble assez.  



L'autre détail amusant, que Bob Garcia qualifie de "running gag", prolonge une racontée dans le "Gorille a bonne mine". Lorsque Spirou et Fantasio se sont retrouvés face à un gorille en prenant des photos, ils se sont enfuis. Plus tard, en revenant sur place, ils reprennent leurs affaires et Spirou constate alors qu'une photo supplémentaire a été faite.



Et très logiquement, dans le Nid des Marsupilamis, Franquin montre aux lecteurs la fameuse photo qui a été prise par le gorille. Ce gag est d'ailleurs la première image de l'album !  

L'essentiel a été dit sur le Nid des Marsupilamis mais il me reste "un p'tit rab", à savoir une planche inédite qui a été publiée dans le journal Spirou mais pas dans l'album.

Et pour commencer, je signalerai un regret du dessinateur, qui avait été exprimé à l'époque dans "Franquin créa la Gaffe". il concerne des images non reprises dans l'album ! Lorsque Spirou et Fantasio arrivent en retard dans la salle de projection, ils dérangent bien sûr tous les spectateurs et Franquin avait  sauté sur l'occasion pour y mettre beaucoup de petits gags. Il avait donc multiplié les bulles humoristiques où il est écrit "Aïe", "Mais mais" ou "Pardon" et cette accumulation était réellement cocasse. Mais voilà, l'éditeur avait supprimé quelques cases lors de la publication en album et Franquin l'avait mal digéré !

Ces cases disparues existent cependant toujours puisqu'elles font partie d'une planche spéciale publiée dans le numéro de Spirou Noël 1956. Elle n'a pas souvent été publiée mais on la retrouve dans le livre dédié aux "Noëls de Franquin" et je peux donc vous la montrer. Vous constaterez que Franquin multiplie en effet les réactions acerbes des autres spectateurs, mais tout cela reste très gentil.

Passons à l'histoire suivante qui est le Voyageur du Mésozoïque et il faut bien admettre que ce n'est pas un excellent album. Je l'ai très peu lu et c'est bien sûr un indice qui ne trompe pas.  

Et pourtant, comme le relève Bob Garcia, il y a d'excellentes idées dans cette histoires. Et sur certains sujets, Franquin nous apparait aujourd'hui comme un précurseur !

Une des premières sources d'inspiration fût certainement les reportages de l'explorateur Paul Emile Victor, qui avait ramené un film de son voyage en Terre Adélie en 1956. Les premières pages de l'album sont très imprégnées de cette atmosphère assez rude de l'Antarctique, qui était alors peu connue. L'ambiance est bien sentie mais ce chapitre ne dure pas très longtemps !



L'idée de redonner la vie à un dinosaure est entièrement de Franquin, et elle a été reprise bien plus tard (avec beaucoup de succès) par Steven Spielberg dans Jurassic Park. La différence la plus notable, c'est qu'au lieu de ressusciter de féroces tyrannosaures, Franquin préfère donner naissance un paisible herbivore qui sera beaucoup moins dangereux. On y retrouve en revanche la fascination des savants pour cette recherche scientifique.



L'intervention ultérieure de l'armée ainsi que l'utilisation d'avions pour abattre le "montre" évoquent (selon Bob Garcia) la fin de l'histoire du film King Kong. La différence, c'est bien sûr que Franquin ridiculise totalement les militaires (qu'il déteste). C'est ainsi que les roquettes envoyées par les aviateurs détruisent un monument historique, épargnant ainsi le gentil dinosaure (qui semble toujours être dans la Lune).



Une autre scène apparait très moderne dans cet album, lorsque la Société Protectrice des Animaux intervient pour sauver le dinosaure. Comme le font aujourd'hui les écolos, les militants se couchent sur la route, en travers du sens de la circulation, afin de bloquer l'avancée de l'armée et de ses tanks. L'image est à mourir de rire, bien sûr, mais elle évoque surtout une attitude très actuelle.



Le Voyageur du Mésozoïque, qui m'a toujours paru être une histoire totalement invraisemblable, n'est peut-être pas un album aussi raté que je l'avais imaginé ?  

Bob Garcia estime que le dangereux savant qui se fait accidentellement boulotter par le dinosaure, juste après avoir découvert la formule d'une superbombe atomique, ressemble beaucoup au fameux écrivain Jacques Bergier. Comme ce dernier apparait de manière indiscutable dans Vol 714 pour Sidney, cela permet à Garcia de faire à nouveau un parallèle entre Hergé et Franquin. Je ne partage cependant pas cette impression de ressemblance. Bergier n'était par ailleurs pas un vrai savant. Il était plutôt un écrivain attiré par le paranormal.

                     

Parmi les images publicitaires détournées, relevons la camionnette décorée du logo "Vache rieuse", réminiscence évidente de l'image publicitaire de la Vache qui rit.



En ce qui concerne les gags cachés, on retrouve en page 41 Gaston faisant du vélo dans le décor de Champignac, on le voit facilement dans la moitié gauche de l'image.



On retrouve aussi à deux reprises le précurseur de Gaston qui roupille dans les panneaux routiers annonçant des travaux. Il y a d'abord la page 30, lorsque Spirou essaie de ne pas se faire écraser par le dinosaure.



Le panneau tout à gauche de la case nous remontre l'ouvrier qui dort.



C'est moins évident à la page 48, dans la case montrant le maire en train de faire un discours. Il y a plusieurs gags dans cette image puisque l'on voit aussi un vieillard qui roupille debout, sans doute endormi par le flot verbal insipide de l'orateur.



Dans le petit panneau routier tout à droite, on voit le travailleur qui quitte la scène, probablement à cause de l'ennui provoqué par le discours du maire.